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La conversation se tient par écrans interposés. Jana Winderen vient de poser ses valises au bord de la mer Rouge. Invitée par le biologiste marin Carlos Duarte pour une résidence d’artiste à la Cordap (Coral Research and Development Accelerator Platform, initiée en 2020 par le G20), elle trépigne d’impatience en songeant aux excursions qu’elle va pouvoir faire sur le terrain, au bord de l’eau, au-dessus, en dessous. Pour la première fois, elle va avoir l’opportunité de plonger ses micros subaquatiques – dits hydrophones – dans les récifs de corail uniques au monde de la mer Rouge, et se montre immensément curieuse d’entendre ce que les populations de poissons peuvent y produire comme genre de son et musique. «On m’a si souvent parlé de ces chœurs de poissons, s’enthousiasme la Norvégienne de 58 ans. C’est la première fois que je vais pouvoir les écouter et les enregistrer.» Car non seulement les poissons «chantent», usant de leur vessie natatoire, de leur bouche, de leurs dents pour produire souffles, notes et cliquetis, mais il leur arrive de le faire ensemble, en chœur et en cadence, souvent au lever et au coucher du soleil,